De plus en plus de communes sont victimes d’escroqueries aux faux ordres de virements, et le département de l’Aube ne fait pas exception. Toutes les communes sont concernées par ce type de démarches frauduleuses, y compris les plus petites d’entre-elles. Apparu pour la première fois en France en 2010, ce phénomène connait une recrudescence depuis la crise du covid-19 et la généralisation du télétravail, notamment au sein de la sphère publique.
C’est la raison pour laquelle l’AMF10 et les services de la DDFIP sensibilisent les communes auboises depuis plus d’un an sur les signes d’alerte et les actions préventives à mettre en place.
Il devient en effet de plus en plus difficile de distinguer l’escroquerie de la réalité, les hackers (pirates de l’informatique) étant de plus en plus performants techniquement.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Les modes opératoires sont principalement de 3 ordres :
- Le changement de RIB via usurpation d’identité
L’escroc contact un agent des services ordonnateurs ou du comptable en se faisant passer pour le partenaire habituel de la collectivité en effectuant un changement de coordonnées bancaires à son profit.
- La « fraude au président »
L’escroc usurpe l’identité d’un supérieur hiérarchique et demande à un agent des services ordonnateurs ou du comptable d’effectuer un virement de toute urgence à un tiers.
- L’escroquerie à l’informatique
L’escroc peut se faire passer pour un responsable informatique ou pour l’éditeur du logiciel de comptabilité, pour prendre le contrôle du poste informatique d’un agent et réaliser des opérations frauduleuses.
RENFORCER LA VIGILANCE ET SAVOIR IDENTIFIER LES RISQUES !
Une vigilance renforcée s’avère nécessaire, notamment lorsque la transmission des factures s’effectue par messagerie électronique ou par courrier, en s’assurant que ces dernières n’ont pas été falsifiées.
Depuis le 1er janvier 2020, toutes les entreprises sont normalement tenues de transmettre leurs factures à destination de la sphère publique via le portail Chorus Pro, permettant ainsi une sécurisation des paiements.
→ A ce titre, les services de la DDFIP recommandent de refuser tout paiement dans la mesure où une entreprise ne respecterait pas cette obligation.
Certains signes doivent également vous alerter :
- Une demande inhabituelle dans son contenu
- Toute demande de virement à l’international non planifiée soit disant urgente et confidentielle ;
- Toute demande de versement à un fournisseur national sur un compte bancaire domicilié à l’étranger ;
- Toute adhésion récente d’un fournisseur à une société d’affacturage ;
- Toute demande de changement des coodonnées téléphoniques, électroniques et bancaires du fournisseur. - Un demande inhabituelle dans sa forme
Des incohérences avec les pièces justificatives de la dépense doivent vous alerter (facture, acte d’engagement, acte de cession, etc…). Dans ce cas, chaque détail à son importance. Cela peut concerner outre les coordonnées bancaires : une adresse de messagerie légèrement modifiée, le préfixe téléphonique inhabituel, le numéro SIRET, la dénomination ou le logo de l’entreprise, les fautes d’orthographe ou de synthaxe.
- Un interlocuteur inhabituel
Pour asseoir sa crédibilité, l’usurpateur apporte de nombreux détails sur l’entreprise, le marché public, etc, justificatifs à l’appui, ce qui peut créer la confusion.
→ En cas de doute, ne pas hésiter à prendre l’attache avec votre service de gestion comptable ou votre conseiller aux décideurs locaux !
EN CAS DE FRAUDE : REAGIR AU PLUS VITE !
- Informer immédiatement le comptable ;
- Identifier l’ensemble des paiements réalisés ;
- Demander le blocage des coordonnées bancaires frauduleuses dans les applications informatiques de la collectivité ;
- Réaliser un dépôt de plainte (police ou gendarmerie) ;
- Renforcer la sensibilisation et la prévention auprès de l’ensemble des acteurs de la chaîne de la dépense.