L'Observatoire national de la formation des élus locaux (ONFEL) vient de dévoiler les résultats de son premier baromètre, mettant en lumière la réalité de la formation des élus locaux en France.
Malgré l'importance cruciale de cette dimension, seulement 2% en moyenne des élus ont sollicité une formation au cours des années 2022 et 2023, selon les données recueillies par l'ONFEL.
Une baisse prévisible à mi-mandat…
Pierre Camus, président de l'Observatoire et sociologue à l'Université de Nantes et rédacteur de ce baromètre, souligne avec préoccupation que les propositions de loi actuellement en discussion sur le statut de l'élu ne semblent pas avoir l'impact nécessaire pour inverser cette tendance alarmante.
Les chiffres révèlent que sur la base des données de la Caisse des Dépôts, en 2022, 2,83% des élus locaux, soit 11 957 individus, ont utilisé leur Droit Individuel à la Formation des Élus (DIFe) pour se former. En 2023, ce chiffre a chuté à 1,88%, représentant 9630 élus. Cette baisse est interprétée en partie par le sociologue comme étant liée à la cyclicité de la demande de formation, suivant les différentes phases des mandats électifs.
… Mais un budget insuffisant pour un sujet crucial
Un autre aspect souligné par le baromètre concerne les montants alloués à la formation, avec une moyenne de 760 euros par élu sur les années 2022-2023. Cependant, Pierre Camus souligne que la Caisse des Dépôts, disposant d'un budget annuel de 19 millions d'euros, serait structurellement incapable de répondre à une demande plus importante.
Une utilisation mixte de la formation
Le baromètre révèle également que 76% des élus formés au cours de cette période ont choisi des formations liées à leur mandat, axées notamment sur les fondamentaux et la communication. Les 24% restants ont opté pour des formations en lien avec une reconversion professionnelle, portant notamment sur la bureautique, les langues et la reprise d'entreprise.
Améliorer le recours à la formation, oui mais comment ?
Face à cette réalité, Pierre Camus avance plusieurs pistes de réflexion pour améliorer l'accès à la formation des élus. Il suggère notamment d'obliger la budgétisation du Droit à la Formation des Élus Locaux (DFEL) dans les comptes communaux, indépendamment des enveloppes indemnités, afin de réduire les inégalités entre les petites et grandes collectivités.
De plus, il propose la mutualisation des formations au sein des intercommunalités pour optimiser les coûts et assurer des formations de qualité.
Pour lui, reconnaître la complexité croissante des tâches des élus locaux est essentiel pour aborder correctement la question de la formation, et cela implique une remise en question de notre conception traditionnelle de la démocratie.
L’urgence d’une simplification administrative
Enfin, dernier frein à la formation des élus locaux et non des moindres : la complexité de l’inscription pour des formations financées par le DIFe.
Alors qu’auparavant l’inscription se faisait via un formulaire papier, l’Etat a décider dans un but de sécurisation de passer par le numérique via la plateforme MonCompteFormation nécessitant la création d’un compte pour les personnes n’en disposant pas déjà, avec parfois quelques difficultés pour bénéficier de son crédit de formation « élu(e) » à la clé.
De surcroît, pour valider le paiement de la formation par le DIFe, il faut désormais disposer d’un compte France Connect+, qui requiert l’utilisation de l’application « L’identité Numérique » du groupe La Poste. Un parcours peu évident, notamment pour ceux qui ne sont pas particulièrement familiers du numérique.
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